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Thierry Bordenave

Les Hommes ont la Classe

« J’ai envie de dévorer chaque minute, chaque moment, de vivre l’instant présent »

Thomas Brosset, journaliste et photographe des oiseaux est sur le Pompon !

Le Pompon – Épisode 122

Bien dans ses baskets colorées, Thierry me reçoit dans l’antre de ce qu’il a créé à son image il y a 6 ans : le store de Pau Les Hommes ont la Classe. J’entre dans un univers hyper chiadé, rarement vu ailleurs, et aussi dans le parcours d’un homme qui veut juste se faire plaisir. 

Je voulais surtout arrêter l’école, c’est l’une des motivations majeures des artisans.

Ce gout de la coiffure, c’est son père qui lui a transmis. Coiffeur à Biganos, Thierry a perçu tout le côté relationnel du métier ainsi que le service rendu aux clients.  

Alors dès qu’il a pu, en 3e, il est à son tour devenu coiffeur ! Cela fait donc 32 ans que Thierry est coiffeur, un métier qu’il a connu sous toutes ses formes pour finalement créer la sienne. 

A 18 ans il rencontre son mentor en coiffure et travaille avec lui de nombreuses années jusqu’à devenir manager à 24 ans. Puis une opportunité à 29 ans, le rachat de deux salons de coiffure, lui permet de mettre un pied dans l’entrepreneuriat, qu’il ne quittera jamais. 

Chaque petites victoires pour quelqu’un qui n’a pas de diplôme sont importantes !

Sa première victoire est belle : obtenir à 29 ans un prêt de 800 000€ pour acheter ses deux salons sans expérience de chef d’entreprise et sans argent de côté. Un challenge relevé qu’il nous explique, car forcément, il y a une histoire derrière ! 

L’aventure est belle oui, tellement que Thierry s’est un peu pris pour quelqu’un qui n’était pas. Réussir rapidement, ça peut parfois monter à la tête et attirer tout type de personnes. 

Quand t’as pas confiance, tu montres que tu as confiance.

Pendant quelques années, il a peut-être voulu un peu trop montrer : en peu de temps il est président des commerçants de la galerie Carrefour, il monte un french coffee shop à Toulouse, investit dans la pêche industrielle en Afrique. La logique ? Dire oui à tout. 

Il me partage la difficulté qu’il avait à dire non avec cette peur de décevoir la personne en face, personne qui vous fait confiance avec cette proposition. Tu n’oses pas dire non, même si tu sais que ce n’est pas ce que tu veux vraiment. Un engrenage qui peut couter cher. 

Alors pour comprendre pourquoi il n’arrive pas à dire non : il fait une thérapie. Et c’est seulement à 39 ans qu’il a pu dire : “j’ai confiance en moi.”

J’ai eu cette chance de faire un AVC. Ça a été un stop-arrêt. Là c’est la dernière gare que j’ai fait. Je change de train, et je vais le construire et le conduire.

Après sa thérapie, Thierry fait un AVC. Une chance pour lui, puisqu’il s’en sort sans séquelles et que c’est le déclic qui lui permettra de changer de vie. 

A 39 ans, il s’arrête en gare, descend du train et redémarre sur un nouveau modèle de vie. Un modèle qu’il va créer lui-même. 

Les Hommes ont la Classe voient le jour. 

Faites vous confiance et faites ce que vous aimez vous !

Après plusieurs années dans la galerie marchande d’un Carrefour, à gérer un salon qui cartonne, avec des files d’attente et des clients habitués à être coiffés en 20min, Thierry change de méthode. Il veut créer une expérience et changer l’approche de la coiffure. 

Un concept 100% masculin, coiffeur-barbier, un costume 3 pièces avec le noeud-papillon en bois : il crée 8 étapes de bien-être pour faire vivre une véritable expérience hors du commun à sa clientèle !

Il posera ses premières valises sur Pau, dans un bâtiment atypique de 250m2 appartenant à un antiquaire sur le départ à la retraite. 

C’est une grosse connerie de se dire que l’homme vient se sociabiliser, faut arrêter le dialogue !

Ciao les stores tout blanc, avec peu de musique et un coiffeur qui vous tape la discute : place à la musique à fond, un parfum spécifique au store, une position allongé et un nom qui claque : les Hommes ont la Classe prennent place à Pau, et ce n’est que le début !

Thierry fait tout à son image. Il aime le bar, il installe un bar. Il aime faire la sieste, tous ses stores ont un espace de sieste pour ses salariés. Il aime le café, il a une machine à café digne des meilleurs bars d’hôtels.

Ses ouvertures sont de véritables événements, il fait appel à des MOF (Meilleurs Ouvriers de France) pour créer le cass’croute café à son second salon sur Jurançon avec les meilleurs sandwichs de Pau,  

J’ai l’inspiration dans tout sauf la coiffure. C’est un métier très poussiéreux.

Il me parle du lancement des stores et aussi de sa vision de la coiffure, de ce qu’il a mis en place et aussi d’un secteur qui bat de l’aile. 153% de fermeture de stores cette année : le secteur va mal et Thierry explique pourquoi depuis maintenant deux ans. 

La formation n’a pas évoluée en 30 ans et les coiffeurs ne se forment quasiment plus une fois le CAP ou Brevet obtenu : seuls 12% d’entre eux font une formation au cours de leur carrière. Les patrons se payent peu, par manque de confiance, et avec les PGE qui doivent être remboursés, nombreux sont ceux qui mettent la clé sous la porte.

Thierry lui, anticipe, innove et fait bouger les codes.

Grâce à son audace, il a remporté 3 fois le titre de plus beau store de France (sur 80 000 !) et vient de remporter le prix de l’innovation clientèle au mondial de la coiffure. L’étagère de son store palois commence à être trop petite !

L’aventuier Mike Horn dit : il y a 5% de certitudes au début de l’aventure et 95% des réponses qui arrivent au fur et à mesure.

Il a commencé avec 5% d’assurance que son concept allait fonctionner et l’envie de s’éclater. Les 95% de ce qui existe jusqu’à maintenant lui ont donné raison : 9 stores, une franchise, des formations, son métier de coiffeur qu’il exerce toujours, conférencier pour American Crew, coach en entreprise, compétiteur dans des shows artistiques et organisateur d’événements atypiques, Thierry se fait plaisir et il a bien raison ! 

En juillet dernier il a organisé une soirée à 2100m d’altitude, 450 personnes, rien que ça. 

Il a sorti un livre avec des clichés de lui en train de tailler la barbe de personnes dans leur élément : un berger entouré de ses brebis, un rugbyman sur la pelouse du stade… ces photos participent à l’univers atypique et stylé des Hommes ont la Classe. 

J’ai failli mourir deux fois dans ma vie : accident de moto jeune et l’AVC. J’ai envie de dévorer chaque minute, chaque moment, de vivre l’instant présent.

Lui qui a parfois croisé quelques personnes malveillantes, rencontre aujourd’hui de belles personnes, et c’est forcément lui à ce qu’il dégage. 

Il sait aussi le rendre. Depuis 6 ans, il travaille avec Rawa. L’histoire de Rawa est depuis peu, assez belle : lui qui a fuit le Kurdistan irakien, est passé par Calais, est arrivé dans le sud puis a été hébergé par une famille à Pau, est excellent dans son travail. Il a appris la coiffure, le français, et ouvre dans quelques semaines son propre store les Hommes ont la Classe. Une bien belle histoire entre eux ! 

“N’attendons pas que la mort nous trouve du talent”, c’est une chanson de François Valéry

Thierry n’attend pas, il profite de la vie, met en place ses idées et prend beaucoup de plaisir. Cela s’entend dans cet épisode que j’ai adoré enregistrer ! 

Et mesdames, nous vous rassurons, les Femmes ont la Classe vont bientôt voir le jour à Pau ! 

Alors je vous souhaite une très belle écoute ! 

À écouter sur

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