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François Guichard

Contre-Amiral

« L’important c’est pas d’avoir peur de l’erreur, c’est de maitriser ses conséquences. »

Thomas Brosset, journaliste et photographe des oiseaux est sur le Pompon !

Le Pompon – Épisode 131

C’est dans le lieu historique de l’Hôtel de la Marine Place Tourny à Bordeaux que le contre-amiral François Guichard me reçoit pour enregistrer cet épisode. Un lieu chargé d’histoires, et marqué par le passage de ce contre-amiral passionné de sous-marins. 

J’ai découvert la mer, j’ai surtout découvert les équipages, la vie en équipage et ça c’est fabuleux

Avec 28 000 heures de plongée à son actif (l’équivalent de 3 ans et demi sous l’eau !), François est passionné par le milieu sous-marin. Lui qui a eu deux grandes passions en étant adolescent : l’Histoire et l’espace, a finalement pris la voie de la mer et n’a jamais quitté les flots. 

C’est au lycée militaire de St-Cyr qu’il découvre les armées avec d’abord l’envie de devenir pilote d’avion. Il fait alors le choix de l’école navale pour devenir pilote d’avion et découvre la mer, les mers, et l’univers sous marin.

Et c’est de solidarité dont François parle rapidement, car sous la mer ou l’océan, c’est surtout un équipage qu’il découvrir et une vie commune hors du commun.  

C’est évident que quand on s’engage dans les forces armées, on s’engage dans une démarche altruiste avec un amour pour la France

Ancien sous-marinier, François est aujourd’hui commandant de la marine à Bordeaux et en Nouvelle-Aquitaine et chef d’antenne de la direction de la maintenance aéronautique à Mérignac. 

Sa carrière de sous-marinier l’a mené au fil des années à gravir des échelons, poussé par sa passion du milieu et un amour certain pour la France.

Assez jeune, vers 21-22 ans il a pu prendre des responsabilités dans un sous-marin, gérer des hommes, des équipements, et répondre à des qualités humaines au-delà des compétences techniques essentielles. Car être commandant, c’est aussi gérer son équipage, gérer de l’humain. 

C’est un rêve, un objectif, mais on ne construit pas un plan de carrière intentionnellement dès le début

Son rêve de devenir commandant de sous-marin a été réalisé au bout de 20 ans. Il m’explique dans l’épisode les étapes clés pour le devenir. 

Sujet encore jamais abordé sur le Pompon, François m’explique le fonctionnement des sous-marins et leur utilité. Nous avons en France 10 sous-marins dont 6 nucléaire d’attaque, et 4 nucléaire lanceur d’engins. François nous explique dans l’épisode la différence entre ces deux types de sous-marin et surtout leur utilité. 

Principalement, ils servent à dissuader l’ennemi par la force et évidemment, l’idée étant de ne pas utiliser les armes présentes à bord… 

J’ai à chaque fois fait des choses fabuleuses

Commandant sur trois missions différentes, il me raconte ses épopées parfois marquantes. D’un déploiement dans le Pacifique, à la recherche d’un épave pour l’association La Pérouse ou encore d’un conflit au Kosovo, il a vécu des moments intenses, sous pression, à la fois responsable d’une grande mission et libre de la mener comme il l’entendait. 

Car c’est aussi l’une des particularités de son activité : partir en mer avec des instructions, et faire un compte-rendu manuscrit au Président de la République de la mission. Pour ne pas être vu, il faut savoir rester discret. 

L’important c’est pas d’avoir peur de l’erreur, c’est de maitriser ses conséquences

Forcément, le sujet m’intrigue. Comment on fait pour garder son sang-froid dans un sous-marin dans les moments les plus tendus et quand on transporte des armes ?

François Guichard me répond dans l’épisode et aborde l’importance de faire des erreurs (mesurées évidemment !) pour progresser, inventer, s’améliorer. 

Et une peur qu’il aborde : c’est celle de rentrer ! Après des missions de 2-3 mois en mer, après avoir vécu en équipage, coupé du monde, il peut être difficile de revenir auprès de sa famille, de ses amis, et de partager. Ce décalage est parfois dur à vivre et peut même parfois couter une relation. 

 

Perdre des libertés de façon consentie, pour le bien d’un idéal, c’est quelque chose d’assez particulier oui

En 2014, François met fin à sa carrière embarquée, celle sous l’eau. 

Elle continuera bien sur terre, avec des missions de planification au sein de l’Etat major des armées pour penser à la marine de demain, de gestion de budget au ministère pour investir et finit par devenir adjoint des finances au ministère. Un rôle passionnant, très politico-militaire pour convaincre les politiques en place à investir dans certains secteurs de l’armée. 

Si on reconstitue la distance parcourue par le sous-marin pendant ses essais, on tombe du 20 nautiques

Puis c’est une autre casquette qu’il emprunte : celle d’écrivain. 

Il revenu à ses premiers amours : l’Histoire. C’est en allant visiter le musée de la mer à Rochefort que François découvre la maquette d’un sous-marin qu’il ne connaissait pas encore : Le Plongeur. Suffisant pour qu’il s’embarque dans des recherches sur son histoire, sa création l’équipage, les ingénieurs… jusqu’à l’écriture d’un livre : Premières plongées – Vingt milles nautiques sous la mer.

Le combo parfait de ses passions : l’Histoire, l’écriture et le milieu sous-marin. 

Notre époque ressemble énormément à l’époque des grandes découvertes

Aujourd’hui actif dans les armées avec plusieurs casquettes, il raconte dans le podcast les activités de la marine en Nouvelle-Aquitaine et du fonctionnement de la maintenance aéronautique. 

Avec quelques années à son actif, on parle aussi de l’évolution du monde, de l’accélération des violences aux quatre coins du globe, et des grandes découvertes de ces 100 dernières années.  

Moi je pense que l’humanité finira sous l’eau, littéralement

Alors comment il imagine demain ? 

Sous l’eau. D’après François, pas besoin de chercher à aller sur Mars, sur la Lune ou dans l’espace quelle que soit la planète. C’est sous l’eau que nous avons des possibilités d’habitat. Un monde bien plus accessible que le ciel ! 

Cet épisode est passionnant ! Tant par le parcours de François, ses mots passionnés et tous les sujets abordés dans cet épisode. Un univers riche, encore non abordé sur le podcast et je suis ravi de ce bel échange !

Il est, évidemment, à retrouver sur les principales plateformes d’écoute !  

À écouter sur

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