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Céline Dumerc

Ancienne basketteuse

« Ce que j’aime dans le basket c’est le sport collectif. Céline Dumerc toute seule elle n’aurait jamais rien fait. »

Thomas Brosset, journaliste et photographe des oiseaux est sur le Pompon !

Le Pompon – Épisode 132

C’est dans les Landes, à “Mont-de” pour les intimes, que Céline me reçoit chez elle pour cet échange qui s’annonce passionnant vu son parcours !

La première fois où je l’ai dit ça m’a fait bizarre !

“Ancienne basketteuse”, c’est par ces mots que Céline se présente depuis mai 2023. Après avoir foulé les terrains de basket à haut niveau pendant 23 ans, l’ancienne capitaine de l’équipe de France de Basket a inscrit son nom dans l’histoire du sport français.

Originaire de Tarbes, Céline découvre par chance le basket dans le centre aéré proche de chez elle. Elle qui voulait être professeur de sport et qui n’avait pas de rêve particulier, franchit les étapes du basket de manière assez fluide, sans se prendre la tête (pas le genre de la maison !).   

Ça a toujours été mon leitmotiv : au jour le jour, dans le moment présent !

Alors elle s’est laissée guider, à gagner des matchs, gravir les échelons pour aller jusqu’à faire ses études à l’INSEP, l’école quasi incontournable des sportifs·ves français·es. Mais là encore, sans forcément avoir en tête d’en faire son métier : il n’y a à l’époque pas de matchs à la télé, rien sur internet…

Et à force de vivre dans le moment présent, elle progresse et s’appuie sur son énergie et sa capacité à assimiler les retours des coachs pour réussir. Un mental acquis pour ne pas décevoir ses parents. 

Je n’avais pas de qualité de shoot ou de qualité technique, je suis gauchère mais j’avais deux mains droite !

Céline, c’est une grosse bosseuse. On en parle à plusieurs reprises dans l’épisode : elle fait tous les exercices à fond, travaille un peu plus que ce qui est demandé : elle donne tout à chaque fois. Parce que comme elle le dit, au départ c’était pas forcément gagné avec son 1m69. 

En 2000 elle signe son premier contrat pro avec Tarbes, et c’est le début d’une belle aventure. Une aventure de 23 années !

Normalement Bourges c’est un club de fin de carrière…

Puis elle signe en 2003 avec le club de Bourges, l’un des meilleurs clubs français à l’époque (et encore aujourd’hui), pour une première aventure de 6 ans. Elle arrive aussi pour écrire une nouvelle page avec ce club qui se renouvelle.  

Et le pari est gagnant puisqu’en 2006 Bourges fait le combo Coupe de France et l’équipe est championne de France ! Les premiers titres d’une longue série (7 de chaque !). 

Je me suis rendue compte au lendemain de la victoire : c’est tout, t’as juste gagné un match de plus, j’étais un peu déçue

L’envie de gagner pour gagner des titres : elle lui est vite passée. Car l’émotion qu’elle vit après son premier titre n’a rien de grandiloquent. Alors ce but suprême de gagner des titres, Céline l’abandonne rapidement pour se concentrer sur le chemin à parcourir et vivre l’instant présent. 

Après 6 années à Bourges, elle part en Russie pour 2 ans et teste l’expérience internationale. Un passage un peu décevant bien qu’enrichissant, qu’elle nous raconte dans l’épisode. En 2011, à 29 ans, elle revient finalement à Bourges, “à la maison”. A ce moment-là, “c’est plutôt la fin normalement !”. Car oui le climax d’une joueuse de basketball est plutôt autour des 27 ans, donc Céline s’imagine terminer sa carrière à Bourges pour quelques années encore. 

L’équipe de Bourges va de nouveau gagner de beaux titres puisqu’elles seront championnes de France en 2012, 2013 et 2015 !

Premiers matchs, on gagne des gros et je me dis : pas besoin d’être dans une grosse équipe pour vivre des émotions de barjos !

Puis en 2016, c’est une nouvelle page qui se tourne avec son arrivée à Basket Landes, à Mont-de-Marsan. Elle pense encore être “sur la fin” à 34 ans, mais c’était sans compter sur son énergie de dingue et le plaisir toujours bien présent sur le terrain !

Elle revient quasiment à la maison pour continuer à se faire plaisir, retrouver le côté familiale des Landes, dans une ville qui vibre pour le basket, le rugby et les fêtes de la Madeleine. 

On parle d’ailleurs de ce club si particulier, de l’ambiance qui y règne (tous les matchs sont complets !), une ambiance de feu qui fait rougir plus d’un club ! 

On a marqué les esprits, on est rentrées dans le salon des français

On aborde, en parallèle de ses années en club, ses années en équipe de France.

Capitaine de l’équipe à plusieurs reprises, l’aventure en équipe de France est aussi sublime que celle en club. L’histoire commence d’ailleurs un peu plus tôt puisqu’elle termine 3e d’Europe aux championnats en cadet, sa première occasion de porter le maillot. 

Puis elle va écrire l’Histoire de son sport avec son équipe et l’entraineur Pierre Vincent qui posent les bases en 2008, deviennent en 2009 les championnes d’Europe avec à la clé le surnom des “Braqueuses” , et évidemment en 2012 aux Jeux Olympiques de Londres. 

La finale olympique c’était la folie, on la joue mais on est cramées

Vous vous en souvenez peut-être de ces Jeux de 2012 à Londres, l’équipe de France de Basketball féminin fait un parcours de dingue, Céline marque des paniers à 3 points venus de nulle part (ça n’est pas forcément sa spécialité !), et arrive jusqu’en finale. 

Alors certes, c’est une médaille d’argent au bout, mais face aux Américaines, la marche était trop haute. Céline le reconnait assez sereinement et c’est ce que j’ai aimé tout au long de notre échange : chez elle, pas de nostalgie, car elles n’ont peut-être pas eu l’or, mais elles ont gagné le coeur des français·es et fait rayonné leur sport. 

Ce qui est barjo c’est l’histoire !

C’est souvent barjo avec Céline d’ailleurs ! 

Elle a terminé sa carrière en mai dernier avec BasketLandes, où elle travaille aujourd’hui comme directrice sportive, avec 3 années barjos. 

Championnes de France en 2021, l’équipe remporte également la Coupe de France en 2022 et 2023, de quoi terminer une carrière en beauté, dans une ambiance incroyable ! 

Elle me raconte justement ses derniers moments, les cérémonies à Mont-de-Marsan ainsi qu’à Bourges qui viennent clôturer en beauté une carrière de légende. 

J’arrête, je le dis et cette fois-ci j’arrête !

Après 23 années, après avoir dit en 2021 “j’arrête”, plus portée par les autres qui lui parlaient de retraite que par une véritable envie d’arrêter à ce moment-là, Céline a marqué l’histoire de son sport.

Impliquée auprès de Basket Landes et de l’équipe de France comme général manager, Céline profite à fond en dehors du terrain pour accompagner celles qui, on l’espère, marqueront à leur tour une belle histoire.

On aborde aussi le documentaire “Faut qu’on parle” dans lequel elle fait son coming out avec d’autres sportifs·ves. Elle qui parlait peu de sa vie privée, accepte de se révéler pour aider celles et ceux qui doutent peut-être de la possibilité de réussir, d’avoir une vie privée, de l’assumer pleinement. Elle montre l’exemple.

Moi j’avais pas de rêve, et je suis allée au delà de ce que je pouvais imaginer

On termine cet épisode avec poésie et philosophie en parlant de rêve, d’objectifs qui n’ont pas forcément lieu d’être et surtout d’être heureux. 

Car au final, ce qui anime Céline, c’est d’être vivante. Profiter de la vie, profiter d’être bien entourée pour être heureuse.

Autant vous dire que j’ai adoré cet enregistrement. Céline s’est livrée, m’a partagé avec beaucoup d’authenticité son parcours et ce qu’elle a vécu, le tout, en se marrant bien ! 

Un épisode à retrouver sur les principales plateformes d’écoute !

À écouter sur

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