C’est depuis sa Normandie natale que Jérôme découvre, en même temps que cela apparait, l’informatique personnel, et cette passion ne le quittera jamais. 

Assez rapidement, je me dis, j’ai envie de travailler dans l’informatique !

Dès le collège il achète son premier Amstrad CPC 6128 (pour être tout à fait précis !) et rejoint les premiers clubs d’informatique qui se créent. Au début plutôt pour jouer, il veut aussi comprendre le fonctionnement de ces ordinateurs et se met à coder.

Avec cette forte envie de comprendre l’informatique il développe aussi l’envie de regrouper celles et ceux qui partagent les mêmes points d’intérêt. Rassembler les codeurs, les copains autour de l’informatique, ou encore des motards un peu plus tard (il est allé jusqu’à créer un rassemblement en Normandie avec 2500 motards !), Jérôme est animé par cette envie de mettre dans un même endroit (physique ou virtuel par la suite) des personnes passionnées. 

Entrepreneur, est ce que c’est un métier je ne sais pas, mais je sais que c’est le mien et je trouve que c’est très beau

Après des études à l’Université du Havre en management des organisations, il rejoint d’abord le groupe Altitude à Rouen, dans le domaine… de l’informatique évidemment ! Et quelques mois après son arrivée, un projet lui est proposé : celui du lancement d’internet avec NormanNet. Lui qui depuis tout petit s’intéresse au milieu informatique, continue d’évoluer avec le secteur puisqu’il débute sa carrière aux prémices d’internet. 

Intégré dans cette SSII, il goute au mélange de nouveauté et en quelque sorte d’intrapreneuriat et veut, en 1997, se lancer dans le e-commerce !

Ce sera sa première aventure entrepreneuriale : la création d’une agence web avec l’interface graphique comme beaucoup, mais surtout avec la technologie adossée à cela, que Jérôme maitrise. Il va même jusqu’à parler d’internet dans les grandes surfaces le samedi après-midi pour partager cette révolution ! 

Je me suis dit, le jour où j’aurais 50 ans, je ne veux pas louper ces courants technologiques

Et pourtant, il aurait pu sortir du navire quand il s’est échoué. 

En 2001, la bulle internet explose. Après quelques années prolifiques à développer plusieurs projets, le secteur vacille entre 2001 et 2003. Il comprend à ce moment là ce que c’est d’être entrepreneur. 

La résilience, c’est le mot qui définit le mieux l’entrepreneuriat

Avant la bulle internet, il était assez facile de lever de l’argent avec une slide de présentation. Pendant deux ans, c’est “l’hiver technologique” et Jérôme s’accroche avec résilience et adaptabilité pour rester “dans le game”. 

Il fait d’ailleurs souvent des parallèles avec le monde du sport et ici, avec la boxe. Le boxeur prend des coups, met du temps à se relever après le premier coup. A force d’en prendre, la durée pour s’en remettre diminue, puis il apprend à les éviter, à devenir plus agile, plus mobile. Entrepreneur, c’est un peu une boxeur de la vie !

Ma mère me disait : si tu veux quelque chose Jérôme, bosse pour l’avoir

Après ces turbulences, Jérôme se demande si le jeu vidéo peut avoir une utilité autre que celle du divertissement. Est-ce qu’il peut, par exemple, être utilisé pour partager un savoir-faire ?

Il développe alors des serious games : des jeux pour apprendre, découvrir un sujet et notamment son premier jeu, un serious games sur le rôle de citoyen.

Puis c’est à Lyon qu’il fait une rencontre qui va permettre le lancement de Interaction Healthcare en 2007 : celle avec Daniel Villedieu, qui va devenir son associé. Daniel est passionné par le secteur de la santé et ensemble, ils vont utiliser les serious games dans le secteur de la santé pour aider patients, aidants et professionnels. 

La vie de l’entrepreneuriat ça peut arriver sur un coup de chance

On pourrait parler de ce coup de chance d’avoir rencontré Daniel à Lyon, ou encore de son passage au CES (événement mondial incontournable dans le domaine de la tech) de Las Vegas quand, après avoir levé 5M€ en 2016, il est sélectionné parmi 4 innovations par les équipes du CES. Forcément, les reportages s’enchainent et la visibilité lui permet de développer son produit. L’anecdote sur ce CES vaut d’ailleurs le détour ! 

Car quelques années plus tôt, ils ont créé SimforHealth (Sim = simulation, health = santé) : c’est un outil qui permet de recréer virtuellement des situations de soins pour que jamais, la première fois se fasse sur un patient. Depuis, plus de 150 000 personnes ont été formées grâce à ces outils.

Pour avoir plus d’impact justement, l’entreprise a intégré en 2022 SFP expansion, pour devenir le groupe leader dans la santé numérique avec notamment la formation comme porte étendard. 

Je partage beaucoup dans mon secteur qui est celui de la santé numérique, notamment sur Linkedin et Twitter, ce que ces technologies peuvent apporter

“Influenceur de la santé numérique” comme certains aiment l’appeler, Jérôme continue sa veille sur le secteur toutes les semaines depuis maintenant 12 ans.

Et comme dès son plus jeune âge il voulait regrouper les gens, il a créé un événement “Les grandes tendances de la santé numérique” avec 5000 personnes à distance pour échanger avec celles et ceux qui font le secteur aujourd’hui et demain. Un événement captivant et devenu lui aussi, incontournable dans le milieu ! 

L’entrepreneuriat c’est aussi redonner ce que tu as pu avoir

C’est pour cela qu’il a été pendant deux ans le président de la French Tech à Bordeaux ! Deux années à fond pour consolider les bases de l’association, avec notamment l’arrivée de Philippe Métayer comme directeur. 

Il me partage aussi son engagement dans “Femmes de santé“, le collectif initié par Alice de Maximy, pour mettre plus en avant les femmes dans ce secteur, et dans la société en général. 

Créer du contenu gratuitement ok : à la base c’est se poser la question : est ce que tu as envie de le faire ?

Lui qui se lève tous les matins entre 5h30 et 6h, est toujours aussi passionné à partager ce qui l’anime régulièrement sur les réseaux. Il l’a toujours fait avec passion et s’arrêtera quand celle-ci partira. 

On parle justement dans cet épisode de boulimie d’information et de santé de l’entrepreneur. Étant très actif sur les réseaux (aussi bien Jérôme que moi d’ailleurs !), le risque est d’être happé par toutes ces informations et d’entrer dans l’engrenage du trop tout le temps. 

La santé des dirigeants, faut en parler plus !

Cette santé, on en parle encore trop peu. Il s’est d’ailleurs fait happé par l’entreprise il y a deux ans. Depuis il a changé sa façon de vivre : plus de sucre ni d’alcool. Un moyen de rester en bonne santé et pouvoir gérer sa vie d’entrepreneur et sa vie perso. 

Il a d’ailleurs été souvent bien épaulé par le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) pour sortir de la solitude du dirigeant et parler. Parler à d’autres qui peuvent comprendre et nous aider. 

T’avais raison, c’est une philosophie l’entrepreneuriat !

Une sacré philosophie oui ! Avec ses nombreuses facettes, l’entrepreneuriat permet à Jérôme de s’éclater depuis plus de 15 ans à partager, informer et aider un maximum de monde à mieux vivre leur métier ou leur maladie. 

Cet épisode est plein d’apprentissages, de conseils et de souvenirs. Jérôme a cette passion chevillée au corps et malgré les moment durs, il a su encaissé les premiers coups et toujours se relever. 

Merci à lui pour cet échange, et bonne écoute !