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Christine Panteix

Les Premières Nouvelle Aquitaine

« Être utile, sentir l’utilité, que ce que je fais va permettre à quelqu’un d’autre d’avancer, d’aller plus vite, de concrétiser des envies »
Nelly Pelissier-Hermitte

Le Pompon – Épisode 108

Pour ce 108ème épisode, j’ai le plaisir de recevoir Christine Panteix, directrice des Premières Nouvelle Aquitaine, un incubateur  ! 

Je lui ai proposé de venir sur le Pompon pour nous partager son parcours, et nous parler des femmes dans l’entrepreneuriat. Comment a évolué le regard sur l’entrepreneuriat ? Comment faire en sorte que l’auto-censure diminue ? Que pouvons-nous mettre en place pour favoriser la mixité entrepreneuriale ?

Tant de questions auxquelles Christine répond, toujours dans son envie d’être utile pour les autres.

Encore aujourd’hui, je sais ce que je ne veux pas faire, sans savoir forcément vers quoi aller. Je suis un peu là où la vie me mène.

C’est notamment durant ses années d’étude que Christine s’est laissée porter en sachant exactement ce qu’elle ne voulait pas, mais pas encore complètement ce qu’elle voulait.

Son intérêt pour le développement économique et territorial est arrivé au fil du temps. C’est en découvrant les gros projets d’ONG, les choix des finances publics qui étaient parfois complètement décorrélés de la réalité du terrain, que Christine s’est intéressée à ces sujets, version locale.

Sa première expérience à Villenave d’Ornon l’amène à travailler auprès des quartiers prioritaires de la ville et à accompagner les talents des quartiers pour que leurs idées prennent vie. 

La façon de faire des québécois : t’es au bord du bassin, ils te poussent !

Puis c’est au Québec que Christine poursuit ses aventures au CFP (Centre de Formation Populaire) et accompagne des projets d’évaluation participative de fondations, associations, organismes communautaires… 

Cette expérience québécoise sera un tournant : travailler et que ça fasse sens, faire avec les gens, et être utile. Le Québec lui apporte une vision différente sur l’entrepreneuriat, la posture féminine et la place des femmes. 

Un vrai challenge pour elle de revenir en France après 5 années au Québec et de retrouver le fonctionnement parfois un peu lourd à la française. Et c’est à l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) -je conçois que l’enchainement entre ces deux phrases n’est pas idéal- qu’elle dépose ses valises pour faciliter l’accès au micro-crédits dans les quartiers prioritaires de la ville via le développement du site créajeunes. 

Elle fait un constat avec les jeunes : sur une promotion très mixte d’une douzaine de jeunes entrepreneurs, souvent les femmes repartaient en salariat ou ne mettaient pas en œuvre leur projet qui tenaient la route contrairement aux hommes avec des projets un peu bancals qui y allaient !

Avoir un maximum de représentation différente des femmes entrepreneures

Puis il y a un peu plus de 10 ans, Christine a croisé la route de Marie-Christine Bordeaux, co-fondatrice de Paris Pionnières, aux Pionnières Days. Parler entrepreneuriat féminin en 2011, c’était effectivement plutôt pionnier ! 

Christine devient alors la première salariée de la structure pour développer cette structure d’accompagnement à la mixité dans l’entrepreneuriat pour des projets créateurs d’emplois.

Avec plusieurs niveaux d’accompagnement (de l’idée à la pleine réalisation), les Premières se place comme l’un des plus importants incubateurs régional ! Et par ses actions, l’incubateur souhaite mettre en avant plus de femmes entrepreneures pour inspirer d’autres à entreprendre !

Le constat c’est qu’il y a beaucoup moins d’auto-censure dans la phase d’idéation, de plus en plus de femmes entreprennent

Et ça, ça fait plaisir !

Le chemin reste encore long, mais les choses évoluent ! 

Parmi les créateurs d’entreprises, 39% sont des créatrices. Pour les entreprises inscrites à la CCI = 24%. Pour les entreprises dans le secteur deeptech, on chute brutalement à 5% de femmes à la tête de l’entreprise, et seulement, 14% parmi les repreneurs d’entreprises. Le travail à engager et l’utilité d’incubateur comme Les Premières reste essentiel. 

Pour changer les choses ? Avoir plus de rôles modèles !

Alors oui, comment faire pour que les choses évoluent? 

Les rôles modèles. Ce qui fonctionne le mieux c’est qu’un maximum de femmes puissent s’identifier à d’autres femmes qui ont entrepris.

C’est tout l’objectif des WE DAYS, co-organisé avec La Ruche, trois semaines d’événements autour de l’entreprenariat des femmes. Un vrai festival autour de l’entrepreneuriat des femmes et un label de réseaux, de structures aussi ! L’idée est de réunir l’écosystème entrepreneurial avec cette volonté que ces structures puissent organiser, co-organiser des événements. L’édition 2023 aura lieu du 30 mai au 22 juin, tout le programme est à découvrir par ici

Quand on est accompagné.e, on a beaucoup plus de chance d’avoir un projet solide et pérenne

Accompagner un projet, c’est aussi et surtout accompagner une personne. C’est le rôle de l’équipe et de Christine, accompagner au mieux le porteur/la porteuse de projet pour qu’il soit pérenne. Car entreprendre, ce sont quelques réussites et de nombreuses chutes, puis la capacité à dire “stop, j’arrête.”

Et les projets qui perdurent le plus, sont ceux portés par une équipe mixte ! 

Être utile, sentir l’utilité, que ce que je fais va permettre à quelqu’un d’autre d’avancer, d’aller plus vite, de concrétiser des envies.

Alors oui dans cet épisode nous avons beaucoup parlé des Premières, d’entrepreneuriat. Je lui ai quand même posé quelques questions sur ce qui l’anime dans son métier. Car Christine se sent elle aussi entrepreneure de l’ESS (Economie Social et Solidaire). Gérer une association a son lot de stress, d’aventures, de doutes, de modèle économique en mouvement. 

Et peut-être même qu’un jour, elle aussi deviendra entrepreneur et créera sa structure 😉

Son dernier mot, son dernier conseil : si nous avons une idée, parlons-en ! Pour être rapidement mis en lien avec des personnes qui peuvent contribuer à faire avancer le projet.

De nouveau, un épisode qui fait du bien par l’engagement de mon invitée, ses valeurs, son utilité pour le bien commun. 

Alors je te souhaite une très belle écoute pour ce nouvel épisode du Pompon 😉

À écouter sur

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