Timothée Parrique
Économiste
« Une économie performante, c’est celle qui arrive à répondre aux besoins de tous »
Le Pompon – Épisode 137
Quelle joie de recevoir Timothée Parrique sur le Pompon !
Économiste écologique, Timothée est notamment connu depuis la sortie de son livre “Ralentir ou périr : l’économie de la décroissance”, paru en 2022 aux Editions du Seuil.
Quand j’ai lu son livre, je me suis dit que c’était enfin chouette d’avoir un livre d’économie clair, compréhensible et drôle par moments. Alors lui tendre le micro du Pompon pour en apprendre plus sur la décroissance et sur sa vision du monde, ça fait plaisir !
Dans cet épisode, on revient sur son parcours et son envie de départ : comprendre l’économie pour gagner de l’argent. Depuis tout petit il aime jouer avec l’économie et c’est vers cette compréhension de l’économie qu’il va se tourner. Une licence, un master, un doctorat, une thèse puis un livre sur une autre économie, celle qui ne prône pas une croissance à tout prix, ce sera son cheval de bataille.
Depuis le covid en 2020, l’arrêt de la croissance momentané et la sortie de son livre en 2022, Timothée s’est inscrit dans le paysage médiatique français (et international) pour proposer une autre visio de l’économie. Celle de la décroissance. Et justement dans cet épisode il vient m’expliquer ce qu’est la croissance (avec cette vision très voire uniquement monétaire du sujet) et ce qu’est la décroissance.
On aborde ses découvertes, sa thèse, l’écriture de son livre, les nouveaux modèles qui existent, ses 380 propositions (rassurez-vous nous ne faisons pas toute la liste durant l’épisode !) à mettre en place facilement et rapidement, et comment la décroissance est l’une des meilleures solutions pour vivre décemment demain.
J’ai énormément appris dans cet épisode, avec en vrac et en résumé : en 2021 en France, nous avions un surplus de production de 40% qui permet donc largement de répondre aux besoins de toute la population; on peut tendre vers une prospérité sans passer par la croissance; Bruno Le Maire est en PLS devant la décroissance; une ode au temps libéré pour s’engager (association, politique, auprès des autres…) avec comme exemple le Festival International du bruit de la mouette de Dunkerque (oui oui); et j’en passe.
Cet épisode fait du bien. Il fait du bien car c’est aussi un nouveau message, une proposition face à un ancien monde qui se meurt. Celui de la croissance productiviste “produire, produire, produire” = pourquoi ? pour quoi ?
Je vous souhaite une très belle écoute, j’espère que cet épisode vous permettra, comme moi, de mieux comprendre le sujet de l’économie et la décroissance !
Quelques-unes de ses punchlines
Aujourd’hui si on veut vraiment comprendre l’économie, il ne faut pas regarder que les flux monétaires, il faut aussi regarder les flux biophysiques
La richesse c’est avoir accès à des choses qui permettent de satisfaire des besoins insatisfaits
La croissance c’est juste de l’agitation monétaire
Je trouvais que l’économie manquait un peu de cool
Je maintiens, la croissance verte est une fable
Balayer de la main la décroissance en pleine crise écologique, c’est comme raccrocher au nez du pompier alors que ta maison est en train de crâmer
Une économie performante, c’est celle qui arrive à répondre aux besoins de tous
Suffisance, plutôt que sobriété : le but c’est d’avoir assez ! Enough, avoir assez mais jamais trop
Je passe toutes mes journées à essayer de trouver des solutions pour la crise écologique et je fais ça depuis 2013 !
Le but n’est pas de décroitre, c’est de faire transition
À écouter sur
Partager cet épisode
Le Pompon, c’est aussi :
Épisode 57 – Wiame Benyachou
Au fil du temps, elle assiste à une réunion de sa ville à l’âge de 16 ans, révoltée car la ville ne donnait ni accès à la mobilité, ni à la culture pour les jeunes. Suite à cette réunion, Wiame s’engage dans des mouvements de jeunesse, et c’est comme ça qu’elle découvre qu’elle peut à la fois défendre ses idées et en même temps faire avancer les choses.
Son premier engagement ? Défendre le prix du bus pour les trajets entre la ville et la campagne.
Épisode 56 – Thomas Boisserie
Son inspiration pour Les Nouvelles Fermes vient du projet Gotham Green, une ferme hydroponique au-dessus d’un supermarché à Brooklyn. Il s’est penché sur le sujet, a réfléchi à comment le tourner de manière éco-responsable et s’est intéressé à l’aquaponie, un écosystème qui unit le fait de cultiver des végétaux en symbiose avec des poissons.
Épisode 55 – Léa Thomassin
Le point de départ de son engagement associatif ? C’est grâce à l’un de ses professeurs de terminale, qui avait fait un premier cours sur le développement durable. Léa réalise que c’est un sujet qui fait sens et qu’elle a envie de faire ça : imaginer un modèle d’entreprise compatible avec la planète.