Azama Effilochée
Artiste Plasticienne
« Laisser passer la lumière »
Le Pompon – Épisode 76
Pour ce nouvel épisode j’ai le plaisir de recevoir Azama Éffilochée, artiste bordelaise d’origine zaïroise. Son art ? Créer des tableaux à base de tissu brut qu’elle effiloche pour faire passer la lumière.
Azama croque la vie à pleine dent et nous raconte son parcours si atypique.
” La vie pour moi c’était un luxe. ”
À ses 5 ans, Azama risque de perdre la vie au Zaïre (devenu République démocratique du Congo), une région secouée par la violence. Une partie de sa famille meurt sous la barbarie. Elle grandit en ayant une résilience qu’elle comprendra plus tard et garde l’image d’une famille unie dans laquelle la parole a une place significative.
“ J’ai besoin de toujours avancer, j’ai besoin de faire quelque chose qui m’anime. ”
Elle fait des études commerciales administratives et passe le concours national en finance pour avoir l’option droit et passe trois ans en douanes. Pour financer ses études, elle travaille dans une boutique de prêt-à-porter et se lève tous les jours à 4h du matin pour pouvoir également réviser ses cours. Une rigueur au quotidien pour atteindre ses objectifs.
Vient le temps du mémoire où elle décide d’aborder la problématique de la perception des droits des douanes par le gouvernement, Azama a du mal à trouver un directeur pour son mémoire car c’est un sujet tabou “j’étais une miette pour eux”. Mais elle ne renonce pas au sujet qui lui tient à cœur et poursuit ses recherches, finit par trouver un directeur de mémoire qui sera sous secret. Elle s’attaque donc ouvertement au trafic et à la corruption dans son pays. Elle passe son mémoire et son directeur lui conseille vivement de partir juste après sa soutenance, ce qu’elle fait en rejoignant l’Europe.
“ J’ai pris conscience que la vie était fragile mais grâce à l’effilochage… ”
En 1998 Azama arrive à Bordeaux et après son troisième fils elle a un déclic. Elle effiloche des tissus depuis qu’elle est petite, c’est un besoin vital, c’est sa raison d’être. Elle passe un concours dans une école de design à Bordeaux, elle est déterminée et est reçue, une fierté. En 2015, fraîchement diplômée, on lui propose une exposition. Elle part de rien, elle crée une équipe et let’s go ! Dès la première année, elle commence à vivre de son travail.
Elle expose depuis dans différents endroits comme le Château Larose Trintaudon, le Château Pape Clément, la Salle Capitulaire Mably, l’Institut Culturel Bernard Magrez, la vieille église de Mérignac…
Son art est très spécifique puisque ce sont des tissus noirs effilochés apposés sur des tableaux blancs. Un moyen de laisser passer la lumière et de jouer avec les ombres. Ce tissu s’est finalement devenu la continuité d’elle-même dans lequel elle transmet ses émotions.
Voici le lien vers son site internet si vous souhaitez assister aux expositions d’Azama et voir ses œuvres. ICI
Un moment très fort passé avec Azama qui a un parcours pour le moins atypique !
Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle écoute !
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