Pauline Ado
Surfeuse
« On dit souvent, c’est très dur d’arriver à des titres, mais le plus dur derrière c’est de réitérer. »
Le Pompon – Épisode 104
Pour ce 104ème épisode, j’ai le plaisir de recevoir Pauline Ado, surfeuse professionnelle depuis ses 18 ans !
Pauline est passionnée de surf depuis son plus jeune âge et a su rester au top niveau au fil des années. J’ai voulu comprendre comment elle avait fait pour en arriver et ce qui l’animait pour rester toujours autant passionnée !
Le choix a été évident de me dire, c’est mon sport
Née dans la Pays Basque à Anglet, le surf n’a pas forcément été une évidence pour elle. Très intéressée par le sport, elle teste plein d’activités et c’est à 8 ans qu’elle prend son premier cours de surf. Une passion qui est devenue une obsession puis un métier.
Et pourtant, c’était pas gagné ! Pauline une s’intéressait pas aux compétitions, elle n’avait pas l’esprit pour, jusqu’à ses 10 ans, quand elle a gagné sa première compétition. Le début pour elle d’une longue série !
Rapidement, elle se fait repérer et est sélectionnée en équipe de France de surf Junior pour participer aux championnats du monde ISA (International Surf Association) alors qu’elle a 13 ans. Direction Tahiti ! Sans grand résultat, c’est surtout en observant les meilleures mondiales que son envie d’atteindre leur niveau les années qui suivent grandit.
Le scénario s’est déroulé comme imaginé, comme rêvé : être outsider, gagner à la dernière minute, sur la dernière vague. Un peu comme dans un film
Elle gagne plusieurs compétitions en junior mais celle au Brésil en 2006 a été plus marquante que les autres. Championne du monde ! Le scénario de rêve pour Pauline : celui imaginé, rêvé qui lui permet d’atteindre la plus haute marche du podium en individuel et seconde par équipe, une première pour une surfeuse française.
Cette victoire a forcément mis un coup de projecteur sur elle. Remporter une grande compétition internationale en junior lui promet un bel avenir avec une certaine pression ! Mais cette pression, elle la gère, bien entourée par sa famille et par un staff qui l’accompagne vers la professionnalisation.
On dit souvent, c’est très dur d’arriver à des titres, mais le plus dur derrière c’est de réitérer.
Et le plus dur, elle l’a fait ! Plusieurs fois championne du monde ISA en junior, 7 fois championne d’Europe avec la WSL (World Surf League), Championne du monde ISA de l’édition 2017 qui a eu lieu en France, participante aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, Pauline a su rester au top niveau au fil des années !
Elle a atteint l’élite de son sport en 2011, terminant 9ème de la WSL.
Cette régularité dans le sport de haut niveau demande évidemment de la rigueur, de l’entrainement et surtout l’entretien de la passion.
Je sors de ma saison et j’ai même plus envie d’aller à l’eau pour mon plaisir
Car oui, athlète de haut niveau sur le papier, au moment des victoires, et même de pouvoir en vivre, c’est quelque chose d’exceptionnel !
Mais s’entrainer tous les jours, aller à l’eau quelle que soit la météo, rester motivée tout au long de l’année : cela demande un travail sur soi assez important.
Pauline a eu plusieurs phases dans sa carrière et ses raisons de pratiquer son sport ont évoluées. L’arrivée du surf dans la famille Olympique est venue ajouter une saveur particulière à son sport, un nouvel objectif à atteindre ! Elle a pu faire quelque chose pour la première fois de nouveau dans sa carrière.
Il y a un apprentissage sur soi même exigé par la compétition
Car oui, bien surfer sur sa planche avec la vague c’est une chose, mais le surf en compétition, c’est loin d’être uniquement de la technique !
Pauline nous explique justement son sport et toute sa complexité. Au delà de la technique, c’est toute la tactique mise en place pendant la compétition qui importe. Quelle vague prendre, quand laisser la priorité, quelle figure faire…
C’est aussi cette question de feeling, de l’éveil démultiplié des sens dans l’eau, le fameux sens marin qui va permettre de savoir quand la bonne vague arrive. Et gérer l’attente. Avant la compétition et aussi pendant.
Le sport de haut niveau demande une préparation mentale importante pour se connaitre dans toutes les phases possibles de la compétition : comment réagir face au stress, au challenge, au fait d’être outsider ou favorite… Pauline s’entoure d’un préparateur mental et parfois d’un psychologue du sport pour être au mieux dans sa tête !
Ce côté éphémère des vagues nous rend accro, un peu fou !
C’est l’avantage de ce sport ! Aucune vague ne se ressemble, aucune session de surf ne se ressemble ! Il n’y a pas de routine dans ce sport qui dépend de l’océan et de son bon vouloir.
C’est aussi parfois le désavantage : Pauline revient sur les Jeux de Tokyo et les conditions de surf qui ne lui ont pas permis de s’exprimer comme elle l’aurait souhaité. C’est aussi ça quand on dépend de la nature : réussir et apprendre à gérer sa frustration face aux éléments.
C’est une acceptation, quand c’est pas de ton ressort, t’y peux rien.
Alors sur les compétitions, où la météo peut décaler de quelques jours la session, Pauline lit des livres pour avoir l’esprit tranquille.
On revient aussi sur ses différents engagements associatifs : l’association Handi Surf qui rend accessible le surf pour les personnes en situation de handicap dont elle est la marraine depuis 2009, et la Surfrider Foundation depuis 2017, association qui sensibilise pour la protection de l’océan et de ses usagers.
Ce qui me pousse à avancer : apprendre et progresser ! Hyper gratifiant de vouloir faire quelque chose, s’entrainer et y arriver derrière. Je progresse encore, c’est génial !
Pauline a eu un rêve : devenir surfeuse professionnelle. Elle vit de son rêve depuis plus de 15 ans et a tout mis en place pour y arriver. Étape par étape, elle a rendu son rêve accessible et a su conserver sa passion intacte (à quelques mois près!) tout au long de sa belle et longue carrière.
Dans le viseur = Paris 2024 ! Alors on souhaite évidemment à Pauline de monter sur la plus haute marche du podium et de vivre un rêve bien éveillé !
Je te souhaite une très belle écoute pour ce nouvel épisode du Pompon 😉
J’en profite aussi pour faire un coucou aux personnes mentionnées dans l’épisode : Amélie Gesson Paute avec Keep a Breast, Justine Dupond et Johanne Defay.
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