Nicolas Meyrieux
Youtubeur, comédien et paysan
« Je suis ni optimiste ni pessimiste pour demain, je fais de mon mieux et j’espère que les gens en font autant. »
Le Pompon – Épisode 120
Nicolas me reçoit dans son bureau d’automne et de printemps : la forêt des Landes !
Installés avec ses deux chiens, nous passons plus d’une heure trente à retracer sa vie, ses passions, ses galères et ses combats. Un épisode riche en apprentissages et partages !
Dès son plus jeune âge, Nicolas Meyrieux a voulu être comédien. Mais c’est vers des études de kiné qu’il s’oriente, plus pour répondre aux attentes familiales qu’en écoutant sa voix intérieure, celle qui le guidait vers l’humour.
A chaque fois mon oncle me demandait, tu veux faire quoi plus tard ? Un jour j’ai enfin répondu “comédien”, il m’a dit : fais-le !
C’est son oncle qui lui a donné le premier déclic, celui de vraiment devenir comédien. Artiste reconnu, tous les 2-3 ans, il lui posait la même question. Et toujours Nicolas répondait : kiné. Sauf que la vraie réponse, il n’osait pas y croire, découragé par ses parents d’atteindre son rêve.
Alors Nicolas arrête les concours de kiné et passe, en douce, un stage d’été au Cours Florent et ne reviendra jamais chez lui. L’envie de la passion a pris le dessus, et c’est tant mieux, sur la raison des autres.
Apprendre à être drôle, à faire rire, c’est sur scène qui le fera.
“Casse-toi !Être drôle ça s’apprend sur scène.”
Ce sera le deuxième meilleur conseil qu’on lui donne : quitter le Cours Florent pour apprendre l’humour comme il se doit : sur scène.
Nicolas me partage sa première scène avec le souvenir intacte. Un dimanche soir au Théâtre Trévise, il monte pour la première fois sur scène, fait comme tous les provinciaux : un sketch sur Paris. Il mettra un an à s’en remettre… 😅
Un an passé à observer, à voir d’autres stand-uppers monter sur scène et essayer de comprendre comment ils font rire. Un an de difficultés, de précarité et d’une agression violente dans le métro qui le mettra à terre dans tous les sens du terme.
J’avais juste en ligne de mire de survivre
L’agression subit dans le métro à Paris lui laissera un goût plus qu’amer : cela l’amènera à dormir dans la rue, à se questionner sérieusement sur le monde qui l’entoure et la qualité humaine. Pour fuir cet enfer, il trouve dans le surf un échappatoire réparateur.
C’est dans les Landes qu’il retrouve l’énergie, l’envie de vivre. Et c’est en revenant à Paris en octobre 2011, grâce à son petit frère, qu’il remonte sur scène pour retenter sa chance.
La suite, on l’a connait : plusieurs passages dans On ne demande qu’à en rire, produit par Laurent Ruquier, des débuts aux côtés de Vérino, Kev Adams, Olivier de Benoist, Arnaud Tsamère, Jérémy Ferrari ou encore Kyan Khojandi, et un premier spectacle qui fonctionne grâce aux passages dans l’émission.
Au même moment il prend une claque : celle du film “Océans” de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud. Ce sera une claque écologique et un fil rouge pour la suite de toute sa carrière.
A partir de ce film là, je me dis que tout ce que je vais écrire va être en lien avec l’environnement, l’écologie, le climat. A partir de ce jour là, ma vie change.
Un premier spectacle, puis un deuxième, Nicolas m’explique comment il écrit, comment il s’inspire et quelles blagues fonctionnent le mieux !
La réponse est assez claire, et pardon pour la vulgarité : le cul. Sans grande surprise, c’est le type d’humour qui fonctionne le mieux. Mais Nicolas veut faire rire autrement : faire rire et faire réfléchir.
Ma force est de savoir faire rire de ça (l’écologie), faire conscientiser avec ça, et réunir des gens autour de cet activisme
Il met ses compétences au service d’une cause plus grande : l’écologie.
Alors il s’entoure, notamment du média La Relève et La Peste et lit beaucoup sur le sujet, des ouvrages d’Aurélien Barrau, Pablo Servigne, Timothy Morton, Deep Green résistance, Paul Watson ou encore Philippe Bihouix.
Dans ses spectacles puis dans la foulé sur Youtube, Nicolas partage, informe, interroge sur ces enjeux pour faire bouger les lignes. Car après la scène, c’est dans nos écrans qu’il apparait ! D’abord sur Dailymotion puis surtout sur Youtube, Nicolas s’engage via l’humour.
Dans sa web serie La Barbe, au départ sur le site Auféminin.com puis sur France TV, il s’engage sur divers sujets de société. On le verra ensuite quotidiennement sur France Info puis sur Tf1 le week-end.
La base du problème écologique, c’est l’agriculture : si on nourrit bien les gens, il y a moins de problème de santé, si on nourrit mieux les gens, il y a moins d’inégalités sociales, on pollue moins les sols, moins de problème d’acidification des océans, moins de méthane…
Et il revient à l’écologie. Son fil rouge depuis plus de 10 ans. Il y revient et se pose la question de son utilité et prend conscience d’un besoin d’autonomie.
Paris, et la plupart des grandes villes, peuvent vivre 3 jours avec la nourriture à disposition. Autant vous dire que la résilience alimentaire est équivalente à une pincée de sel.
Alors il se lance dans ce qui fait le plus de sens pour lui : l’agriculture. En parallèle de la réalisation du documentaire “Nouvelles Graines” produit par France TV, Nicolas devient agriculteur.
Moi ce que je veux c’est travailler la résilience alimentaire de mon territoire, c’est être paysan.Je veux pouvoir réellement nourrir les gens, pas uniquement moi, mais les gens.
C’est d’abord vers la permaculture qu’il s’oriente (coucou à Arnaud Ferrer, permaculteur reçu sur le Pompon), puis le maraichage professionnel et enfin vers le système du jardin-foret.
Son projet il le mène au bout : il achète avec Trystan Bernardini un terrain à Josse dans les Landes le 13 février 2023 puis y installer du maraichage intensif bio, des poules pondeuses, produire des plants maraichers et des semences reproductives, puis le fameux jardin-foret.
Le jardin-foret comme manière de produire a plein de bonnes raisons d’exister : elle stocke énormément de carbone, permet de limiter l’érosion des sols, une meilleure infiltration de l’eau.
En France, il y a en moyenne 50 espèces différentes. Le principe du jardin-foret est d’imiter la nature et c’est la façon la plus productive de le faire. Planter un pommier, y ajouter une vigne sui grimpe dessus, un framboisier au pied, et de la menthe au sol = tout l’espace est optimisé pour produire !
Et pour créer ce projet, réunir les 120 000€ nécessaire : il fait appel à nous, au grand public. Les jardins de l’Océan sont sur Kisskissbankbank et je t’invite évidemment à participer pour les soutenir !
Je pense qu’on est jamais mieux à sa place que quand on fait un truc qu’on aime. et je pense qu’on ne fait jamais quelque chose de mieux que quelque chose qu’on aime
Et ce qu’il a aimé récemment : c’est le FARM TOUR !
Une aventure d’un mois à jouer son spectacle dans des fermes, partout en France. 6 jours sur 7 à réaliser deux vidéos Instagram, jouer son spectacle le soir et filmer un documentaire par ferme visitée. Un travail titanesque et épuisant.
Cela lui a permis de découvrir 50 manières différentes de produire et donc de s’enrichir du savoir-faire des autres pour son propre projet.
En fait il y a du bonheur dans tout ! Faut s’accrocher à la vie parce qu’elle est magnifique
Ce podcast est beau.
Il est beau parce que Nicolas connait le prix de la passion, le gout de l’effort et l’importance de suivre son instinct. Il est beau parce qu’il donne des clefs pour aller de l’avant, pour agir et arrêter de se battre contre afin de se battre pour.
Dans cet épisode on rit beaucoup, on est souvent émus, on parle de Jedi, de RSA, de succès, de persévérance, d’humour et du vivant évidemment.
Alors je te souhaite une très, très belle écoute !
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C’est lors d’un barbecue que Julie a découvert le monde de l’apiculture, grâce au voisin de son père qui avait ramené son propre miel. Il lui a fait la proposition de venir dans son jardin découvrir les ruches et voir comment créer son miel.
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Épisode 47 – Marie Claire Kakpotia Moraldo
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