Caroline Gomez
Designer coloriste
Le Pompon – Épisode 97
Pour ce 97ème épisode, j’ai le plaisir de recevoir Caroline Gomez, designer coloriste et qui a créé la Maison E, une maison de création et d’édition qui réunit la nature, l’art et l’artisanat.
Caroline prône un design, une vie plus épurée, faite de belles simplicités. Elle a rapidement eu envie de créer et d’auto-éditer ses créations pour suivre un seul instinct : le sien. On revient sur son parcours, ses inspirations, la notion de temps, d’écosophie, ses éditions de carnets de voyage, de son burnout et de consommation.
J’ai toujours aimé créer des ambiances. Je crois que la notion d’univers c’est quelque chose qui m’a toujours suivi
Caroline a toujours aimé le beau, la décoration et créer de véritables ambiances. Elle voulait être détective privée quand elle était petite. On retrouve quelques similitudes avec ce métier, dans sa recherche de matériaux aujourd’hui !
Elle créait déjà des ambiances dans sa chambre, modifiait régulièrement sa décoration et voulait surtout faire évoluer un univers en fonction de ses envies. Un premier pas dans la création, bien que personne de sa famille ne le soit.
Un parcours tortueux mais fait de belles surprises !
C’est au collège, lorsque sa professeur d’anglais lui suggère de faire une école où l’on apprend les métiers de l’édition et la mise en page, qu’elle se plait enfin à l’école ! Un conseil bien utile qui lui permet de passer les quatre années qui suivent bien épanouie à apprendre des matières qui lui serviront par la suite.
Un bon moyen aussi d’apprendre que quand elle fait quelque chose qu’elle aime, elle réussit beaucoup plus facilement ! D’où l’importance des profs qui inspirent, qui écoutent et qui orientent avec brio des élèves.
Je vais essayer moi de montrer ce que j’ai à raconter, de raconter des choses à travers des objets
Après une école d’arts appliqués à Toulouse, elle a la chance que l’université ouvre au bout d’un an une nouvelle formation “Couleur et design”. L’occasion pour Caroline de mettre plus franchement un pied dans le milieu du design. Elle fera des stages à l’Opéra Bastille, chez Enivrance avec la création d’un carnet de tendance sur la mode puis en revenant à Bordeaux, elle travaille chez Mollat.
Un objectif en tête en revenant à Bordeaux : mettre de l’argent de côté pour s’auto-éditer ! C’est alors l’objectif de Caroline, gagner un peu d’argent pour éditer elle-même les objets qu’elle commence à créer.
Elle commence à créer des objets avec de la céramique, créé un blog qui fait son chemin et ouvre un premier shop en ligne pour vendre ses créations. Et cela fonctionne assez bien rapidement ! Une constante chez Caroline = toujours au bon endroit au bon moment.
Je me sens plus créatrice, designer, artiste, le mot que tu veux, qu’entrepreneur
Entrepreneure Caroline ? Pas pour elle ! Être entrepreneure pour elle, cela évoque un cadre, un côté stricte qui ne lui convient pas. En tout cas, si elle l’entrevoit comme cela, elle est persuadée que cela viendrait entraver sa créativité.
Et pourtant… elle fabrique elle-même ses produits, les source, les vend, crée un site pour les présenter. C’est intéressant d’avoir sa vision de l’entrepreneuriat !
Pour créer, pour s’inspirer, Caroline voyage, lit, écoute et puise son inspiration au fil du temps. D’ailleurs sa création hivernale est inspirée du livre lu cet été !
Ça c’est vraiment quelque chose de compliqué le “ il faut absolument que! ”
On aborde évidemment sa prise de conscience écolo. C’est un aspect qui a toujours été présent dans ses créations puisqu’elle a toujours travaillé des matières naturelles, pris le temps de le faire, sans pousser à une consommation sans fin.
C’est dans cette logique là que la Maison E a été pensée : pour aller plus loin. Caroline a voulu créé tout ce qui est nécessaire dans le strict minimum pour l’art de vivre d’une maison. Ce qui va bien au delà des objets !
L’épure va jusque dans le nom de la marque : Maison E
Cet aspect épuré est présent dans toutes ses créations. C’est une démarche écologique, environnementale, esthétique… et une forme d’humilité aussi. Faire simple, c’est parfois le plus compliqué. Faire simple aussi pour que l’objet soit facilement adopté par ses client.e.s et s’intègre dans leur quotidien.
J’ai tout lâché, c’est comme si je tenais plein de fils et j’ai tout lâché
On revient aussi sur un sujet qu’elle a rarement abordé : son burnout. Caroline a, à un moment donné, voulu tout gérer en même temps. Le production, la vente, l’inspiration… et forcément ça a lâché.
En mode pilote automatique pendant plusieurs semaines, Caroline a réalisée qu’elle était à côté d’elle, à côté de ce qu’elle faisait au quotidien. Elle a mis quasiment un an à s’en remettre seule. On aborde comment s’est arrivé, les signaux qui sont apparus, comment elle a voulu gérer cela toute seule et les erreurs qu’elle a fait.
C’est essentiel de travailler, de gagner sa vie, à la hauteur de ce qui nous semble nécessaire, mais pas au détriment de ta santé, de ton bonheur, de ta famille et de toi-même
C’est ce qu’elle a retenu de ce burnout : s’écouter. S’écouter c’est essentiel. Ce n’est pas parce que la société te dit que c’est comme ça, qu’il faut suivre le chemin déjà tracé.
Depuis, Caroline s’écoute. Elle a voulu ouvrir une saison par mois : c’est chose faite ! Elle travaille en fonction de son mood, son état d’esprit, et à son rythme ! On parle d’ailleurs de consommation et de pédagogie autour de notre façon de consommer. Comment consommer moins, consommer mieux, consommer en conscience tout en connaissant l’origine, la personne qui a créé ce produit…
On termine cet épisode en beauté, en parlant de joie ! 😃
Un épisode qui fait du bien, qui apaise et nous invite à ralentir un peu. Alors je vous souhaite à toutes et à tous une très belle écoute !
On mentionne dans l’épisode deux personnes reçues sur le Pompon : Anne-Sophie Novel et Nelly Pelissier-Hermitte !
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